Le syndrome de la page blanche

Le syndrome de la page blanche

Depuis toujours je n’ai jamais eu à me creuser la tête pour dessiner quoi que ce soit, j’ai eu très tôt la chance de développer une imagination débordante, voire tentaculaire, parfois d’ailleurs un peu difficile à dompter, focaliser mon attention sur quelque chose en particulier s’avérant difficile surtout en période de fatigue et de stress.

Il est fréquent que je me trouve à penser à mille choses en même temps, sous la douche, dans mon lit, et dans les situations et endroits les plus variés.

C’est donc par habitude que j’ai commencé à me promener munie de mon « kit de base » (carnet, crayon, feutre noir) pour pouvoir garder des traces de ce qui serait potentiellement exploitable à un moment ou un autre.

Le temps passant, il s’est produit une chose à laquelle je ne pouvait pas m’attendre: le syndrome de la page blanche, et dans mon cas pour les raisons les plus surprenantes : non pas à cause d’un manque d’inspiration, mais pour au contraire trop de possibilités dans les choix créatifs.

Avant (je veux dire lorsque j’étais plus jeune), j’optais soit pour du dessin au trait, soit pour de l’aquarelle. Rien de plus, rien de moins.

Et puis j’ai découvert les outils numériques, les tablettes graphiques, les derniers stylets que je teste et je m’extasie sur les progrès des logiciels reproduisant les effets des techniques traditionnelles.

Est ce que ça veut dire que j’ai abandonné les techniques traditionnelles ? Non, carnets de croquis, aquarelle et colorex font toujours le job et le font bien.

Alors, où est le hic ? Le passage du croquis à l’illustration finalisée: il m’arrive de réaliser plusieurs illustrations à partir du même croquis, mais en variant les techniques. Pourquoi ? Parce que je suis aussi à l’aide avec mon stylet qu’avec mon pinceau, le drame est là et les carnets de croquis s’empilent.

Ma définition de la page blanche est toute personnelle : croquis, plus ou moins abouti.

Avec une seconde conséquence si le croquis évolue vers quelque chose de plus fini: la perte de temps énorme de vouloir refaire la même chose mais en mieux, en testant d’autres techniques et en essayant de faire mieux et se décourager à se lancer dans la suite logique du croquis (à la fin il n’y aura pas de sentiment de satisfaction mais un « ok, maintenant on va tenter autre chose chose pour voir si ça rend mieux »).

Pour résoudre le problème, j’envisage dans un premier temps à choisir dès les premiers traits de croquis quel type de technique j’utiliserai par la suite. Si c’est facile à dire, c’est beaucoup plus compliqué à mettre en place, savoir choisir étant assez compliqué. L’avenir dira si le procédé fonctionne, et si j’arrive à publier sur mon blog plus d’illustrations finalisées que de WIP…